Tamino et Papageno, auxquels sont donnés respectivement une flûte enchantée et une boîte à clochettes magique qui les aideront dans leur périple, font maintenant route commune pour sauver Pamina. Une fois arrivé, Tamino découvre que Sarastro est en fait le mage de la vérité et de la vertu tandis que la Reine de la Nuit est tombée dans les ténèbres. Il a donc soustrait Pamina à la mauvaise influence de sa mère. Sarastro informe alors le prince que pour être digne de la jeune princesse, il devra accéder à la confrérie en réussissant les trois épreuves imposées, soit celle du silence et de l’abstention, celle du feu, et finalement celle de l’eau. Papageno l’accompagne bien malgré lui à travers ce rite initiatique, ayant comme récompense une belle Papagena si les épreuves sont réussies. Dès la première épreuve, Papageno, trop épeuré pour garder le silence, trop bavard pour se taire, trop gourmand pour ne pas s’empiffrer de mets délicieux et de pleines coupes de vin, trop heureux pour se priver de vivre joyeusement, laisse Tamino seul à ses épreuves.
L’opéra est une version abrégée l’œuvre de Mozart et est traduite en anglais (originalement en allemand), fait idéalement pour que le jeune public puisse être émerveillé par la beauté du spectacle. Néanmoins, ce conte initiatique où autant l’homme vertueux que le bon vivant sont récompensés et trouvent leur bonheur, laisse planer le spectateur, de tous âge, en pleine rêverie. Le décor, constitué d’un bloc transparent tournant sur lui-même pour passer d’un tableau à un autre, permet aux animaux articulés par des marionnettistes d’envahir la scène (notamment la scène initiale où Tamino est poursuivi par le dragon mais aussi la scène où les ours dansent au son de la flûte enchantée). Toute la gamme des émotions nous submerge, autant l’air de la Reine de la Nuit, dont la robe fait penser à un papillon de nuit écarlate, est à glacer le sang, autant la joie nous envahit lorsque que les ballerines déguisées en oiseaux exotiques tournent autour de Papageno pour tenter de le séduire.
Cette version du Metropolitan Opera est un pur émerveillement pour les yeux, le cœur et l’imaginaire. La Flûte enchantée de Mozart est un opéra à voir à tout prix, autant par la beauté de la représentation que par la partition musicale d’une richesse sans fin, et est tout à fait accessible pour les novices de cet art. Bravo aux interprètes, à l’orchestre du Met et au chef d’orchestre Asher Fisch qui ont su nous remplir d’étoiles et de magie.
Raphaelle Occhietti et William Sanger
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